23/09/2013

Get up - ACTing in Cluj


“Get Up” is an exhibition presenting eight French and Romanian artists and collectives: Poetic and politic artworks derived from urban spaces that raise questions.

10.4 - 10.27 2013
Location :  Fabrica de Pensule, Cluj, Romania
Opening : Friday October 4th 2013, 7 p.m.

BERTILLE BAK, JULIEN BERTHIER, VLAD NANCA, MIRCEA NICOLAE, GUILLAUME ROBERT et NICOLAS COLTICE, 
BIP - BUREAU D’INVESTIGATION PHOTOGRAPHIQUE,
 LES FRERES RIPOULAIN, SOCIETE REALISTE.

À travers le monde, la démocratie est exercée de manière spécifique en fonction des contextes. Diverses formes se mettent en place depuis le XIXe siècle, au sein d’états-nations régis par un nombre croissant de lois, par des institutions enracinées et par un système simple de représentation du peuple. Un espace consensuel se met en place dans ces systèmes où la confrontation n’a plus de place. Dans un même temps, les fonctionnements propres à chaque nation s’entremêlent dans un monde qui évolue vers un grand empire global. Il est temps de penser le fonctionnement et l’exercice de ce nouvel ordre. Débute cette longue construction, non plus de peuple à peuple mais de gouvernement à gouvernement. La démocratie, qui reste désirable, représente t-elle alors une utopie moralisatrice ?
À l’échelle européenne, des marqueurs du désenchantement démocratique se dessinent et mettent en doute son réel accomplissement. Le repli identitaire et le retour à la sphère privée sont perceptibles. L’importance du besoin présent de l’individu fait face au désengagement pour la construction d’un meilleur avenir commun. Dans ce contexte actuel, quel est le devenir de la démocratie, déjà dépassée et où le peuple ne peut intervenir ? La formation de sociétés autonomes, notamment par les libertés qu’offrent le web, et la culture insurrectionnelle peuvent-elles encore être considérées comme de véritables oppositions ?

Afin de repenser la démocratie pour l’accomplir, il paraît important de s’éloigner de la principale figure démocratique qu’est le régime, en tant que somme de procédures et d’institutions, pour revenir à sa définition comme ensemble de valeurs et réelle manière d’être collective. En plaçant des expériences artistiques au coeur de ce débat, l’exposition « GET UP » présente des œuvres poétiques et politiques provenant d’espaces urbains et appelant chacun à se questionner.
Alors que l’agora était hier le berceau des pratiques communautaires, représente t-elle toujours l’endroit d’expression et de représentation des populations ? L’espace urbain semble aujourd’hui être cerné par le confort quotidien et la police. Pourtant, dans une quête de production d’imaginaires démocratiques, des peuples continuent d’investir ces lieux de rassemblements, voir même d’en créer de nouveaux. L’insurrection, que l’agora voit souvent naître, représente un dysfonctionnement de la démocratie mais reste une action majeure dans la ressource corrective des institutions. Elle peut aussi être considérée comme le moment ultime de la démocratie, alors même qu’elle n’est sous l’emprise d’aucun gouvernement, d’aucune constitution et pas encore menacée d’être trahie. Cette puissance de résistance et d’affirmation, qui redonne au peuple sa souveraineté, peut-elle symboliser l’essence même de la démocratie et ainsi constituer un modèle pour son accomplissement ? La richesse de la démocratie ne réside t-elle pas dans sa critique et son inachèvement ?

ENGLISH VERSION

“The specific practice of democracy around the world hinges on differences of context. Since the 19th century various forms have developed within nation-states governed by a steadily increasing number of laws, well-established institutions and a basic system of popular representation. Consensus is becoming the rule within these systems, in which confrontation is no longer admissible; and simultaneously the modes of functioning of different nations are intermingling in a world evolving into one great global empire. It is time to analyse the way this new order works and is implemented. And so begins a long period of construction, not between peoples but between governments; does this mean that democracy, so crucial a part of popular aspirations, represents only a sanctimonious utopia?
At European level signs of disenchantment with democracy are beginning to cast doubt on its feasibility. Isolationism and withdrawal into the private sphere are now perceptible and the disengagement born of emphasis on short-term individual needs is going counter to the shaping of a better, shared future. In the present context, what is the future of a democracy whose model seems obsolete and in which people can take no active part? Can autonomous subgroups, notably those materialising out of the freedoms of the World Wide Web and the culture of insurrection, be considered real forms of opposition?
What would seem to be important in rethinking the implementation of democracy is cutting free of our main image of it – the political regime – as an aggregate of procedures and institutions, and returning to its definition as a set of values and a real mode of collective living. To make artistic experimentation a core part of the debate, the exhibition Get Up is presenting poetic and political works of urban origin that summon us to self-questioning.
The agora was once the cradle of community practices, but is it still the locus for popular expression and representation? The urban context now seems boxed in by rationales of comfort and safety, but even so, when it comes to making demands or calling for the construction of a democratic imagination, people continue to fall back on these places of assembly, and even create new ones. Insurrection, often born in the agora, represents a dysfunction of democracy and as such remains a major resource in putting our institutions to rights. It can also be considered a paroxysmal form of democracy, even though it is constrained by no government and no constitution, and is not yet under threat of betrayal. In restoring sovereignty to the people, can this capacity for resistance and self-assertion symbolise the very essence of democracy and thus constitute a model for its attainment? Does not the richness of democracy lie in its critical capability and its incompletion?”
Ann Stouvenel, curator head of the Visual Arts section, Mains d’Oeuvres - Saint-Ouen, France

GET UP
 is an artwork by Les Frères Ripoulain.

GET UP is a site specific giant slogan hand painted on the floor in order it could only be read by the inhabitants living on the top of collective buildings.

It was realized in Grigorescu neighbourhood in Cluj, Romania, July 18th, by István Szakáts and Réka Szabo.

This was the announcement of the “A.C.T. in Cluj” step as a whole, in October 2013.

Plus d'informations : http://act-democracy.eu/how_we/get-up/