15/12/2005

Rich & Famous - Présentation pt.2

UNE MACHINE CENTENAIRE

CHARLES AUGUST FEY INVENTEUR

La première machine à sous, de l’ingénieur américain Charles Fey date approximativement de 1895. Ce qui fait de cette machine une parfaite contemporaine des premières machines cinématographiques. Mais cette machine n’est pas un bandit manchot, c’est une machine à roulette.


Charles August Fey inventa en 1905 la première machine à rouleaux appelée la « Liberty Bell ».


Les machines à sous à rouleaux ont donc 100 ans cette année !

Mais revenons aux prémices. Charles Fey est né le 2 février 1862 dans un petit village de Bavière. Il est le 16eme enfant de la famille ! A l’age de 14 ans, il se découvre une passion pour la mécanique grâce à son frère Edmund qui travaille dans une petite usine de Munich.

Charles veut fuir l’armée Allemande ainsi que la sévérité de son père et suivre l’exemple de son oncle (Martin Vollman) qui a émigré dans le New Jersey dans les années 1850. Il part de la maison à l’âge de 15 ans et émigre d’abord en France. Il y gagne sa vie en faisant divers jobs ce qui lui permet d’aller s’installer en Angleterre. Les 5 années suivantes il travaille dans une société de fabrication d’instruments nautiques.

Ayant assez d’argent, il traverse l’atlantique et atterrit à New York dans la famille de son oncle. Puis, le climat du nord ne lui plaisant pas, il décide de descendre en Californie.

C’est durant l’été 1885 qu’il arrive à San Francisco où il travaille dans différentes sociétés de mécanique. Rapidement on découvre qu’il a la tuberculose. Les docteurs lui donnent moins d’un an à vivre... Cela ne l’empêche pas de trouver une place permanente à la « California Electric Works Company », il est âgé de 25 ans.

Fey se marie avec Marie Volkmar, une native de Californie, de ce mariage naissent 3 filles et un fils. En 1889, il décide d’américaniser son nom en Charles August Fey.

Influencé par l’abondance de roulettes automatiques à San Francisco, Fey décide de construire sa première machine en 1894. C’est une machine à 3 roues (ne pas confondre avec les rouleaux) elle est très similaire à celles que fabrique Gustav Shultze (grand fabricant de MAS aux USA). Cette même année, Fey et son collègue Theodore Holtz quittent la « California Electric Works Company » et créent une société concurrente. Ils fabriquent des téléphones, télégraphes et de l’équipement électrique.

En 1895, Fey construit dans le sous sol de sa résidence la « 4-11-44 » basée sur une loterie populaire. Cette machine possède 3 cadrans concentriques et la combinaison maximale rapporte 5 $. Cette machine est placée dans un bar et devient tellement populaire que Fey décide d’en fabriquer d’autres. Il passe alors tout son temps à créer et construire des machines à sous.

En 1896, Fey crée sa société sur Market street à San Francisco. Il laisse sa première affaire à Holtz. Pendant 9 ans il fabrique des roulettes. Fey comprend que les roulettes mécaniques sont limitées au niveau combinaisons et paiement. LIBERTY BELL

En 1905, pour parer à ce désavantage, il fabrique la première machine à 3 rouleaux : « La Liberty Bell ». Cette machine est révolutionnaire sur plusieurs aspects :

- Alors que les roulettes sont encombrantes et en bois, la Liberty Bell est minuscule et en métal.
- Le marquage n’est plus écrit dans l’intérieur d’un ou plusieurs disques mais sur la périphérie de 3 rouleaux.
- Ce ne sont plus des chiffres ou des couleurs associés à des combinaisons gagnantes mais des symboles : As de pique, cœur, carreau, fer à cheval et la cloche de la liberté.
- Il y a 10 arrêts par rouleau permettant ainsi 1000 combinaisons alors que les roulettes n’offrent qu’une centaine de combinaisons maximum.

La mécanique de cette machine est tellement aboutie qu’elle sera pratiquement identique jusqu’en 1963, arrivée de la 1ère machine électromécanique de Bally (Honey Money).

Véritable coup de génie donc que cette invention dont l’automatisme fructueux est en mesure de rapporter un maximum d’argent sonnant avec un minimum d’effort. Gain maximum assuré surtout pour le propriétaire et bien plus rarement pour la personne qui joue.

UN SIECLE DE DEVELOPPEMENT

Cette machine aurait du faire le bonheur de Charles Fey, mais ce ne fut pas le cas. En effet, les joueurs étaient tellement attirés par cette nouvelle machine que les roulettes traditionnelles des autres fabricants furent délaissées. Fey avait choisi de garder l’exclusivité de sa production et partageait les gains avec les bars où étaient disposées ses machines. Vers la fin 1905, une des Liberty Bell fut volée. En 1906, Mills (fabricant et concurrent de Fey) sort une machine pratiquement identique à celle de Fey.. Les autres fabricants suivent de près et bientôt, Watling, Caille sortent eux aussi des machines comparables.

Fey aurait dû vendre son brevet au lieu d’essayer de l’exploiter lui-même. Mais il ne pouvait pas savoir que son invention allait devenir aussi populaire et qu’elle allait générer une nouvelle économie nationale puis mondiale.

LA PREMIERE MODIFICATION

Les associations ainsi que les législateurs américains ont bien essayé d’interdire ces machines à sous en les qualifiant de machines démoniaques. Ils y sont presque arrivés en faisant voter des lois drastiques à l’encontre de ces machines, lorsqu’en 1910, Mills sauve la donne par une idée géniale.

L’idée est la suivante : En ajoutant aux machines un distributeur de bonbons les machines ne sont plus considérées que comme de vulgaires distributeurs, comme on en trouve beaucoup à cette époque.

Parallèlement, Mills change les symboles sur les rouleaux : citron, orange, cerise, prune et menthe (faisant référence aux goûts des bonbons) remplacent les as et fer à cheval. Seule la cloche reste en hommage à l’inventeur. Ces symboles demeurent jusqu’à nos jours. Le melon n’apparaîtra qu’à partir de 1960 par le fabricant Aristocrat.

A partir de cette modification, les machines vont fonctionner (suivant les états et les pays) comme suit : avec des pièces de monnaies, le joueur peut acheter des bonbons et, via les combinaisons gagnantes, gagner des jetons. Ces derniers seront échangés contre des boissons, cigarettes…. Par contre, lorsqu’un joueur insert un jeton (pièce percée d’un trou au milieu), il ne peut pas acheter de bonbons mais seulement faire tourner les rouleaux.

Actuellement les machines à rouleaux mécaniques ont totalement disparu des casinos et ont été remplacées par des machines à rouleaux pilotées informatiquement et animées par des moteurs pas à pas. La machine Rich and Famous est de cette génération de machine. Actuellement ces machines encore fréquentes dans les établissement de jeux disparaissent, progressivement remplacées par des machines entièrement informatisées à affichage vidéo.

A suivre ...